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lundi 29 novembre 2010

Miaaam !

L’hiver étant maintenant bien installé en Europe, je saisis cette occasion pour vous parler d’un sujet épicé et chaud, qui j’espère, vous fera oublier le froid ambiant ! Tous ceux qui ont déjà voyagé ou vécu en Inde saisiront probablement tout de suite l’importance du sujet traité dans ce post : la nourriture !

En effet, la nourriture tient une place très importante dans la culture indienne. Il faut bien manger et si possible en quantité ! Si vous êtes reçus quelque part, on vous servira forcément à manger (l’heure n’important pas) et en tant qu’hôte il est préférable de manger pour rendre heureux ceux qui vous reçoivent. La nourriture de base est, comme dans la plupart des pays asiatiques, le riz, qui s’accompagne de différents dals ou légumes. Mais il existe beaucoup d’autres plats, plus ou moins sophistiqués en fonction des ressources disponibles. Ainsi, par exemple, les dosas et les idlis sont des plats typiques de l’Inde du Sud servis au petit déjeuner et souvent appréciés des touristes.

Idli, délicieux petit déjeuner typique de l'Inde du Sud (sorte de gâteaux de riz)


Le repas est le plus souvent composé d’un seul plat principal. Il est très répandu de manger sans couvert, en se servant uniquement de ses doigts. Pour ceux qui ne l’ont jamais fait, c’est une expérience à tenter, très amusante et qui, selon moi, change quelque peu le rapport que nous pouvons avoir à la nourriture !

Au sein de l’orphelinat, les petites filles mangent trois repas par jour : petit-déjeuner, déjeuner et dîner (parfois un goûter). Elles mangent assises par terre (comme la plupart des familles indiennes) en cercle dans la grande salle qui sert également de dortoir. Laxmi, Suli, Shiwama et Prema préparent tous les repas et surveillent attentivement que chacune ait fini son assiette avant de pouvoir se lever.

Les petites filles mangent en cercle, assises de la plus grande à la plus petite. Gare à celle qui ne finit pas son assiette !

Le petit déjeuner, servi vers 8h20 avant d’aller à l’école, est très différent de ce qu’on peut imaginer en France ou en Europe. Il compte quatre variantes :

- Le rotti qui est une sorte de crêpe relativement épaisse faite à partir d’une farine spéciale. Les plus jeunes en mangent un tandis que les plus âgées en mangent en général deux. Le rotti est accompagné de légumes.

- Les chapathis qui sont également des sortes de crêpes mais faites à partir d’un type de farine de blé complet. Plus légers que le rotti, la plupart des enfants en mangent au moins deux. Ils sont également accompagnés de légumes.

- Le Uppittu est fait à partir de graines que l’on pourrait comparer à celle utilisées dans le couscous que nous connaissons en Europe.

- Le riz accompagné de légumes (c'est plus rare pour le petit déjeuner)



Le matin, Prema et Laxmi préparent les chapathis pendant que les petites filles font leur yoga et leurs devoirs


Le déjeuner (12h) et le dîner (19h30) sont quant à eux composés invariablement de riz accompagné d’un dal d’haricots, de pois ou de lentilles. Environ une fois par semaine, elles mangent de la viande : en général du poulet qui est la viande la plus abordable ou bien du gibier rapporté par le mari de la directrice qui pratique la chasse.

Prema va elle-même au marché acheter les légumes et tient un détail extrêmement précis des rations, dans la mesure où ces dépenses représentent une part importante de son budget quotidien.

Aussitôt ramenés du marché, les légumes sont épluchés, coupés puis finalement cuisinés par Shiwamma et Suli

Les enfants mangent très peu de produits laitiers, notamment en raison du prix de ces derniers, mais aussi parce qu’en Inde et en Asie de manière générale, il est beaucoup moins courant de boire du lait et de manger des yaourts ou du fromage qu’en Europe ou en Amérique du Nord. L’Inde représente d’ailleurs un marché potentiel immense que les industries laitières européennes et nord-américaines cherchent aujourd’hui à conquérir et où elles ont commencé leur travail de lobby et de publicité.

Les fruits sont également une denrée assez rare au sein de l’orphelinat en raison des prix. Dans l’échelle des valeurs, la pomme se situe tout en haut aux yeux des enfants, car elles n’en reçoivent pas régulièrement. Lorsque Prema leur en donne, elles les mangent dans le plus grand silence en en savourant chaque bouchée ! Les bananes, plus abordables, sont en revanche plus fréquentes.

Les sucreries sont quant à elles distribuées avec parcimonie. Les enfants reçoivent des caramels après la messe le dimanche et de temps en temps Prema leur distribuent des sucreries l’après-midi, ce qui fait la joie des enfants…et des aides-maison !

Le rituel des sucreries : chaque enfant reçoit deux poignées de sucreries dans chaque main...


Si les repas peuvent à première vue sembler assez peu variés, il faut savoir que les petites filles de l’orphelinat bénéficient de repas plus équilibrés que la plupart des enfants de Sirruguppa et que dans leurs familles d’origine, elles n’avaient le plus souvent qu’un ou deux repas par jour composé uniquement de riz avec de la poudre de piment.

La directrice est consciente de l’importance de la nutrition pour des enfants si jeunes et veille tous les repas à ce que les rations servies soient adaptées à chacune des enfants, en fonction de leur âge, de leur taille, de leur faim ainsi que de leur état physique du moment. A leur arrivée à l’orphelinat, certaines petites filles étaient extrêmement réticentes à manger les légumes qu’on leur servait car elles n’en avaient jamais mangés, voire vus auparavant. Il en allait de la même pour la viande. Aujourd'hui, toutes les petites filles mangent de tout... et en redemandent le plus souvent !