Un des objectifs de SIWOL a toujours été d’aider l’orphelinat à se mettre en réseau avec d’autres organisations, que ce soit en Inde ou dans d’autres pays. Ainsi, nous avions aidé Prema à adopter certaines pratiques de ludothérapie, développées en France par l’association Chemins d’enfance, en faisant venir des jouets et jeux en Inde, avec l’aide de l’association française, et en orientant Prema vers des organisations indiennes pouvant la former sur l’utilisation de ces jeux. Ceci avait d’ailleurs permis à l’orphelinat de développer des liens avec d’autres associations s’occupant d’enfants dans le sud de l’Inde. Nous voudrions vous parler aujourd’hui d’un autre partenariat, que Prema a développé avec une organisation du Tamil Nadu, cette fois à l’initiative des partenaires que l’orphelinat a en Allemagne. Ainsi, en août, elle est partie avec deux volontaires britanniques, Gemma et Jack, à Gudalur, dans l’état du Tamil Nadu, rencontrer le pasteur Kurien, qui a développé un projet similaire au sien, permettant d’accueillir et de scolariser des petits garçons, d’origine tribale.
Dans le bus vers Gudalur
Quelques précisions, tout d’abord. Le Tamil Nadu est un état du Sud de l’Inde, mais qui est sur la côte est du pays, contrairement au Karnataka. On y parle le tamoul, une langue dravidienne (comme le kannada, la langue du karnataka). Gudalur est une vallée entre la ville de Mysore (Karnataka) et Ooty (Tamil Nadu), c’est une zone très forestière, et tribale, c'est-à-dire fortement peuplée de groupes sociaux appelés en Inde « les tribaux », ou « adivasis » (littéralement les habitants des forêts), qui sont supposés être les premiers habitants de l’Inde, et ont souvent des pratiques sociales, religieuses, (etc.) distinctes du reste de la population (notamment les tribus ne connaissent généralement pas la caste, ou alors dans des formes très atténuées). Ce sont aussi souvent des populations pauvres, notamment parce qu’elles sont très enclavées, ce qui nuit à leur accès à l’éducation, la santé, etc. (même si elles bénéficient d’une politique officielle de discrimination positive).
Prema a donc passé deux jours à Gudalur, visitant la maison où vivent les enfants, les accompagnants à l’école, et globalement suivant une de leur journée type. Les volontaires qui l’accompagnaient, Jack et Gemma, ont également proposé des activités ludiques et créatives aux enfants, qui ont eu beaucoup de succès. Le lendemain, elle s’est rendue dans la forêt pour rencontrer les populations tribales « traditionnelles ».
L’objectif était d’observer le fonctionnement de ce projet et d’échanger avec le responsable quant aux pratiques. Elle a ainsi pu le conseiller sur la tenue du budget, l’accueil de volontaires, etc. Elle a aussi vu des choses qui étaient faites là-bas, et qui pourraient être adoptées à l’orphelinat. Enfin, cela a été l’occasion d’apprendre sur les réalités sociales d’un autre état de l’Union indienne, avec parfois des bonnes surprises (la meilleure qualité des écoles gouvernementales), et des moins bonnes (les conditions de vie et l’enclavement des populations tribales). D’une façon générale, Prema était très satisfaite de son voyage, et elle espère pouvoir maintenir des liens avec ce projet