Quel temps fait-il à
Siruguppa ? Et si j'y allais, quels vêtements mettre dans ma valise ?
Trois saisons
En
ce moment à Siruguppa, et depuis le mois de mars, c'est
« l'été » : les températures augmentent peu à peu, atteignant
40° en avril. Le temps est de plus en plus sec, étouffant, lourd. A cette
saison, les habitants de l'orphelinat dorment la nuit sur la terrasse, à la
recherche d'un peu de fraîcheur.
Puis,
au mois de juin, commencera la mousson, venant soulager cette atmosphère
oppressante. Au début, l'humidité jointe aux fortes températures gardera le
temps encore un peu étouffant ; puis les températures baisseront avec la
pluie, jusqu'au mois de septembre.
Enfin
viendra l'hiver. Pas celui que nous connaissons, mais un temps doux et sec, les
températures stationnant autour de 20 degrés ; il durera d'octobre à
février, c'est un temps idéal pour les touristes.
Paysage de février à Siruguppa (on attend la mousson...) |
La mousson
La
mousson, c'est la saison des pluies du climat tropical. Mais une saison des
pluies particulière, causée par l'inversion, à 180°, de la direction des
vents : l'hiver, c'est le vent du Nord-Est qui souffle ; l'été, c'est
un vent de Sud-Ouest qui s'est chargé d'eau au-dessus de l'Océan Indien et qui
apporte la pluie au continent. Aussi, le terme mousson viendrait soit de
l'arabe mausim qui veut dire
saison, soit du malais mosin qui veut dire vent.
Dans l'histoire, la mousson a permis un intense
commerce colonial avec l'Europe, les navires n'ayant qu'à attendre l'inversion
des vents pour rentrer en Europe. Aujourd'hui encore, toute l'Inde en
bénéficie, même le Nord qui est aux latitudes du Sud de l'Europe, car la
barrière de l'Himalaya arrête les vents froids venus de Chine ou de Russie. La
date d'arrivée des pluies et la durée de ces pluies progresse ainsi du Sud
vers le Nord durant l'ét
Paysage de novembre ailleurs au Karnataka (après la mousson) |
La
mousson est attendue avec impatience, après des mois de chaleur étouffante.
Elle éclate en orages, en averses diluviennes et impromptues, une pluie
battante qui vous mouille jusqu'aux os, inonde les rues, transforme chaque
caniveau en ruisseau torrentiel (ce qui explique pourquoi les trottoirs sont si
hauts en Inde!) et chaque chemin en
bourbier.
Nul
ne sait quand la pluie va arriver ni quand elle va s'arrêter. Au moment de
l'averse, tout est désorganisé : les passants, de l'eau jusqu'à mi-mollet,
courent s'abriter et se bousculent sous un auvent pour éviter la pluie qui
gicle vers eux et la flaque qui ne cesse de s'agrandir, les bus sont bondés,
ils patinent dans l'eau des caniveaux qui leur arrive à mi-roue...
A
Siruguppa, le chemin de terre qui mène à l'école devient boueux et
difficilement praticable ; après la pluie, les flaques demeurent dans les
rues et sur la terrasse. Avant de rentrer dans la maison, les fillettes comme
les adultes doivent se nettoyer de toute cette boue, souliers compris, qu'on
laisse sécher dans le jardin. (Parfois, il est plus pratique de laisser les
fillettes aller à l'école pieds nus!).
Des femmes qui vont chercher de l'eau, dans les environs de Siruguppa |
Même
si ces fortes pluies causent les dégâts dont on entend parler jusqu'en Europe,
la mousson est indispensable à l'Inde, à ses habitants, à son économie,
laquelle dépend encore fortement de l'agriculture. La mousson apporte 80% des
précipitations de l'année à des régions régulièrement sujettes à la sécheresse.
L’eau est ainsi une préoccupation du quotidien dans la plus grande partie de l’Inde (comme la photo ci-dessus le montre). D’ailleurs,
si vous regardez un film indien ou lisez de la poésie indienne, la pluie est
généralement associée à des représentations très positives. C'est pourquoi les
jeunes filles dansant et chantant sous la pluie sont monnaie courante dans les
films de Bollywood, Tollywood (cinéma en télégou), Mollywood (en malayalam),
etc. .