Bien peu d’Indiens se définissent comme athées. Le voyageur occidental s’étonne souvent au cours de son premier séjour
dans le pays de voir un chauffeur d’autorickshaw arborer côte à côte sur son
tableau de bord des vignettes représentant Jésus et Ganesh, ou la Vierge Marie
et Shiva. Il lui faut quelque temps pour comprendre cette faculté qu’on les
hindous de combiner, d’associer, les dieux de différents panthéons, considérant
que, en matière de religion, abondance de divinités ne peut pas nuire !
Par ailleurs, la question religieuse croise celle de la caste, d’une grande
complexité également, et dont nous parlerons dans un autre post.
Temple hindou à Hampi, Karnataka |
La majorité des Indiens, environ 82% d’entre eux, sont
hindous. L’hindouisme est une religion ancienne, mais le terme « hindou »
est récent. Il a été apporté de l’extérieur par les Perses et repris par les
Britanniques, qui à l’origine l’employaient pour parler de tous les habitants
du sous-continent, quelle que soit leur religion. En effet, pour les
« hindous », leur religion était le « dharm », terme qui
signifie tout simplement « religion » ! En réalité,
l’hindouisme, c’est un ensemble de pratiques, textes, rituels, etc. qui ne
forment pas un ensemble cohérent, et qui a beaucoup évolué. Aujourd’hui,
l’hindouisme reste une religion hétérogène, et vous trouverez des hindous qui
considèrent leur religion comme un monothéisme, d’autres qui revendiquent des
dizaines de dieux et déesses, des végétariens et des non-végétariens, etc. On
peut donc difficilement définir cette religion.
La deuxième religion de l’Inde est l’islam, avec 13% de la
population, ce qui fait de l’Inde le troisième pays musulman au monde. Les
musulmans indiens sont en majorité sunnites.L’islam a donné à l’Inde certains de ses monuments les
plus grandioses, comme le mausolée du Taj Mahal, joyau de l’architecture
moghole.
La grande Mosquée de Delhi (crédit photo: B. R.-A.) |
Une église près de l'orphelinat, au Karnataka (crédit photo: Siwol) |
Numériquement, les sikhs arrivent juste après les chrétiens.
Cette religion a été fondée à la fin du XVe siècle par le gourou Nanak, et est
parfois présentée comme une synthèse de principes hindous et musulmans. Il
s’agissait de réformer un certain nombre de pratiques religieuses et sociales,
et notamment de rejeter la caste, même si comme dans presque toutes les
communautés religieuses indiennes, le système de caste fonctionne toujours chez
les sikhs, d’une façon certes différente de chez les hindous. Le centre
religieux des sikhs est le Temple d’Or, qui se trouve à Amritsar, au Pendjab,
dans le nord-ouest de l’Inde.
La petite communauté jaïne (moins de 0,5% de la population)
se concentre surtout dans l’Etat du Gujarat et à Bombay. Le jaïnisme est né en
même temps que le bouddhisme, au VIe siècle avant JC, en réaction au système
des castes. Les jaïns, végétariens stricts, tentent de respecter l’ahimsa, le
principe de non-violence en actes comme en pensée.
Statut du Bouddha à Hyderabad, en Andhra Pradesh |
Enfin, bien que le bouddhisme soit né en Inde, cette religion
a aujourd’hui presque disparu du pays (moins de 1% de la population). Jaïnisme
et bouddhisme ont donné l’impression à une époque de pouvoir concurrence
l’hindouisme mais c’est finalement celui-ci qui a pris le dessus et le
bouddhisme s’est s’épanoui sous d’autres cieux (au Sri Lanka, en Thaïlande, en
Chine…). On peut
toutefois voir en Inde une bonne partie des sites bouddhiques les plus
importants au monde, qui attirent les pèlerins par milliers. A Bodhgaya, on visite par exemple le temple
de la Mahabodhi, construit à l’endroit où Bouddha aurait atteint l’Eveil, assis
sous un arbre. Par ailleurs, suite à Ambedkar, un grand leader dalit
(« intouchable ») du 20ème siècle et rédacteur de la Constitution de l’Inde,
certaines communautés dalit se sont converties au bouddhisme pour protester
contre la caste, qu’ils associaient à l’hindouisme.
Bain sacré pour des hindous à Rameshwaram (Tamil Nadu) (crédit photo: B. R.-A.) |
Lorsque des événements publics sont organisés par
l'orphelinat, comme par exemple la représentation d'un spectacle préparé par
des volontaires), la directrice invite à la fois les familles, des notables de
la ville (banquier, personnel de l'administration, …) et des leaders religieux
de toutes les religions. En général, il y a donc un pasteur protestant, un
religieux musulman et un religieux hindou.