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mardi 12 juillet 2011

Un peu de géographie

Ami de SIWOL qui cherche à imaginer l’orphelinat INJ, volontaire qui doit faire sa valise, vous nous posez bien souvent ces questions : où se trouve l’orphelinat en Inde ? Où est-ce Siraguppa ? Le lieu est loin des grandes villes : il est donc difficile de répondre à ces questions sans faire un peu de géographie explicative. Attachez vos ceintures, nous partons en voyage…à 7 500 km de la France.


Embarquez avec SIWOL à bord d'un rickshaw !

Survol de l’Inde :

Nous survolons l’Union indienne, une fédération de 28 Etats et 7 territoires, grande comme 5,8 fois la France, peuplée de 1,1 milliard d’habitants, 23 langues officielles, une mosaïques de cultures et de religions.


Manœuvres d’atterrissage :

Au cœur de cette immense fédération, un vaste Etat peuplé de 61 millions d’habitants (presque autant que la France) : le Karnataka. A l’indépendance de l’Inde, en 1947, il a été formé sur une base linguistique : autour de l’ancien royaume de Mysore, on a regroupé les territoires parlant le kannada (langue quotidienne de l’orphelinat).

Au cœur de l’Inde ? Pas tout à fait. Le Karnataka se trouve dans la partie Sud de l’Inde, à 2 000 km de Delhi, mais seulement à 750 km de Thiruvananpathnam (l’extrême pointe sud de l’Inde). Il se trouve également dans sa partie Ouest, bordée d’un côté par la mer d’Oman, de l’autre par l’Etat de l’Andhra Pradesh.

L'Etat du Karnataka

Nous atterrissons à Bangalore (Bengaluru), la capitale du Karnataka, (entre 6 et 8 millions d’habitants), la vitrine de l’Inde moderne et émergente, dont la croissance, basée sur les hautes technologies, ne cesse de séduire les investisseurs étrangers. En chemin pourtant, nous verrons que, malgré des routes un peu plus neuves, des transports un peu plus modernes, cette croissance ne concerne pas la majorité de l’Etat, dont la population demeure rurale à plus de 60 %.

Trajet en bus : vers le district (département) de Bellary (ಬಳ್ಳಾರಿ)

Nous nous dirigeons vers le Nord-Est de l’Etat du Karnataka, vers un district qui fait la frontière avec l’Andhra Pradesh. Ici, on quitte les régions verdoyantes du sud du Deccan pour pénétrer dans des contrées plus arides, où affleurent les rochers rouges du plateau du Marathe, sur lesquels se dressent le fort de Bellary et les ruines monumentales de Hampi.


A quelques kilomètres de Siraguppa...

Derniers kilomètres : nous arrivons à Siraguppa (ಶಿರಗುಪ್ಪ)

De Bangalore à Siraguppa, il n’y a que 300 km (environ la distance de Paris à Rennes), mais l’on met le plus souvent 8 heures pour y venir en bus –il n’y a pas de train.

Siraguppa est un “village” de 43 000 habitants : en Inde, sont qualifiées de “villes” uniquement les concentrations de plus de 5 000 habitants dont 75% de la population masculine exerce une activité non agricole, et dont la densité est supérieure à 400 habitants au km². Or à Siruguppa, la population travaille en majorité dans l’agriculture et les filières industrielles qui y sont liées, et la densité n’est « que » de 226 habitants au km² (à titre de comparaison, en France, on devient « ville » à partir de 2 000 habitants).

En Europe, Siraguppa serait plutôt un bourg : le village est bien pourvu en commerces, écoles, un grand marché, banques…Et pourtant, dès la grand’rue, on aperçoit les champs.

Les champs de padi (riz) avoisinant Siraguppa

Les derniers mètres, en rickshaw ou à pied

Il faut maintenant pénétrer dans le dédale des ruelles du village. Le bitume laisse souvent place à la terre battue, trouée d’ornières et de flaques au moment de la mousson. Le quartier de l’orphelinat n’est pas encore complètement construit. Près de la rivière poussent les herbes folles, grillées par le soleil tropical.


La rivière proche où vont parfois se baigner les enfants

Depuis la terrasse de l’orphelinat, on voit l’école où les fillettes travaillent –elles doivent passer la rivière par un petit pont flambant neuf-, on entend l’imam qui appelle à la prière dans la mosquée voisine, on entend les cloches et les chants du temple hindou. L’église est plus loin, il faut s’y rendre en rickshaw. Voilà, à l’échelle d’un quartier, l’Inde multiculturelle et pourtant ségréguée. Car dans les villages indiens, les différentes castes vivent dans des quartiers différents. Le quartier de l’orphelinat, peuplé de belles et grandes maisons colorées auxquelles l’orphelinat ne fait pas exception, est un quartier de hautes castes où l’on regardait au départ les fillettes de travers (ce n’est plus le cas aujourd’hui). Ailleurs, le quartier des intouchables regroupe des maisons parfois, mais pas toujours, plus modestes.

L'orphelinat et le pont que les enfants traversent pour aller à l'école

Poussons à présent la grille de l’orphelinat :

Voici « Ingrid Paradise », une vaste bâtisse rose entourée d’une cour et d’un jardin où s’égayent les fillettes en rentrant de l’école. En bas, à la cuisine, se préparent les repas, on reçoit les invités au salon, à côté ; à l’étage, les fillettes iront travailler, manger, jouer, et se reposer ; plus haut, près de l’endroit elles vont se laver, la terrasse. Voici l’endroit où elles grandissent, bien à leur aise.


L'entrée de l'orphelinat : vous pouvez descendre du rickshaw, on est arrivé !

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