Au départ de Siwol : une rencontre
En 2004, Chloé Stahl, jeune étudiante à Science Po, part en Inde pour « se décentrer » comme elle dit, et découvrir un monde très différent. « Il m’a fallu deux mois pour comprendre où j’étais ! Des enfants de trois ans m’apprenaient les gestes de la vie quotidienne », se souvient-elle. Pendant un an, elle vit et travaille en immersion dans une petite ville du Sud de l’Inde, pour l’ONG fondée par Prema Kundargi. Celle-ci s’engage au service de femmes intouchables et discriminées, les prostituées sacrées nommées « devadasi ». L’ONG de Harriet Prema les aide à changer de vie et à construire une autre activité. « Des femmes en détresse venaient voir Prema tous les matins pour qu’elle les aide », raconte Chloé.
Après son retour en France, la jeune femme veut continuer son action bénévole. Avec une poignée de Françaises passionnées par l’Inde, elle créé Siwol, qui signifie « Support Indian Women’s Life ».
Puis un orphelinat
Dés le départ, l’association sensibilise à la condition des « devadasi » et soutient l’ONG de Prema. Quand celle-ci décide en 2009 d’ouvrir un orphelinat pour accueillir les filles des « devadasi » décimées par le Sida, Siwol décide de soutenir l’initiative. « Prema est elle-même orpheline, c’est un projet qui lui tenait à cœur depuis des années », explique Chloé. L’aide de Siwol devient à la fois financière et humaine, à travers l’organisation de missions volontaires sur place. Un soutien qui fait de Siwol « une colonne vertébrale » de l’orphelinat, selon les mots de Prema. La vingtaine de donateurs de Siwol contribue en effet pour presque la moitié des frais de fonctionnement de l’orphelinat, qui s’élèvent à quelques 10 000 euros par an. 34 orphelines y trouvent le gîte, le couvert et la scolarisation (grâce à l’école privée voisine). Elles y puisent aussi « énormément d’affection», précise Céline Verney, qui a découvert l’orphelinat au cours d’une mission de volontariat.
Redonner de la confiance aux petites filles
En tant que bénévole, et alors qu’elle continuait ses études à Paris, Céline a notamment enseigné la géographie et la photo aux orphelines. « Comme la plupart des Indiens, les fillettes sont dingues de photo. Elles étaient super heureuses, elles n’avaient jamais touché un appareil. On a travaillé autour de l’image de soi. Le regard de la société sur elles est tel qu’en général, elles ont une vision très négative d’elles-mêmes. On a essayé d’améliorer ça », explique Céline.
Lors de son séjour, la jeune femme est marquée par une petite fille qui vient d’arriver, très renfermée. Après deux mois, « elle riait, allait vers les autres, la transformation était incroyable ! » raconte Céline.
Et s’engager sur le long terme
Touchée par l’impact de l’orphelinat, Céline Verney s’est proposée pour assurer la présidence de Siwol. Chloé reste aux côtés des autres membres actives de l’association. Les deux jeunes femmes échangent par mail toutes les semaines avec Prema. « Elles ont vécu à Siraguppa et il est facile de leur parler des problèmes de l’orphelinat. Elles comprennent vite», juge Prema, reconnaissante. « Prema est une femme extrêmement généreuse, d’une grande finesse » confie Chloé Stahl.
« Sans ce lieu et sans Prema, les filles seraient sans doute mortes ou abandonnées dans la rue. On a pris une responsabilité vis-à-vis d’elles pour au moins quinze ans ! », poursuit Chloé, qui confie avoir mis un peu d’argent de côté pour l’association, au cas où les dons diminueraient."
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