La fin de l’année est aussi celle des bilans, et voici
celui des dépenses de l’orphelinat en 2012. Cette année s’est avérée difficile
sur ce plan, toujours en raison du changement climatique qui perturbe le
déroulement des saisons en Inde et conduit à des sécheresses et des hausses de
prix dramatiques. Ainsi, le taux de change de la roupie en euro a beaucoup
baissé en 2012 et cela continue en 2013 : en 2012, 1 euro valait entre 64
et 71 roupies et en 2013, il oscille autour des 78 roupies pour un euro. C’est une
très bonne nouvelle pour nous qui soutenons le projet depuis la France, car
chaque euro envoyé est converti en davantage de roupies. Néanmoins, pour un
budget similaire, la progression des dépenses en roupies est très importante (72%
en roupies entre 2011 et 2012), alors que quand on s’appuie sur l’équivalence
en Euros de ces dépenses, on ne visualise qu’une croissance de 21% prix.
Nous répartissons les dépenses de l’orphelinat en trois catégories :
-
Les dépenses mensuelles courantes (salaires, nourriture,
etc.) ;
-
Les dépenses ponctuelles liées l’éducation des filles
(frais de scolarité, excursions, etc.) ;
-
Les investissements exceptionnels (par ex. la réfection
du réservoir d’eau).
En 2012, ce sont près de 16 000 euros qui ont été
utilisé par l’orphelinat, qui se répartissent ainsi :
Sans surprise, les deux postes de dépenses
majeurs sont le budget de fonctionnement de l’orphelinat (80%) ainsi que les
frais liés à la scolarité des enfants (près de 12%). Le chauffe-eau solaire et
le réservoir d’eau ont été réparés en 2012 au titre des
« investissements exceptionnels ». Les dépenses de fonctionnement de l’orphelinat sont en
moyenne de 1000 euros par mois ;
l’alimentation et les salaires des travailleurs représentent la grande masse
des dépenses.
Les salaires des travailleurs (trois personnes à temps
plein, Prema est bénévole) n’ont pas été augmentés depuis 2011 malgré
l’inflation. Nous avons noté l’apparition d’un nouveau type de dépense lié à
l’eau ; en effet, suite à la sécheresse, les rivières ont été asséchées et
l’orphelinat a dû acheter de l’eau potable toute la saison sèche.
Nous avons été heureuses de constater à nouveau la
présence d’œufs, de lait et de fruits dans les dépenses alimentaires. Ils
avaient disparus en 2011 en raison de la sécheresse (la hausse des prix les
avaient rendus inabordables). Heureusement, après la mousson ils ont un peu
baissé et SIWOL a amplifié son soutien, ce qui a permis à Prema de les
réintroduire dans l’alimentation des enfants en fin d’année. Les dépenses
médicales ont globalement régressé par rapport aux années précédentes. Prema
s’appuie ici aussi d’abord sur l’école, qui offre des bilans de santé
réguliers, et sur l’aide de médecins qui ne lui font pas payer les consultations,
pour le suivi des enfants au quotidien. Ce
système permet d’impliquer aussi la communauté locale.
Pour finir, le graphique ci-dessous montre l’évolution
des dépenses entre 2009 et 2012 :
A première vue, ce graphique donne le sentiment d’une
très forte hausse des dépenses, en particulier quand on observe l’alimentation
ou l’apparition des dépenses en eau. Il faut aussi noter la stagnation des
salaires depuis 2011 ; les salaires mensuels de 2009 étaient très faibles,
et la hausse réalisée en 2011 avait pour objectif de faire un
« rattrapage », mais l’inflation générale a cassé cette dynamique et
les salaires versés sont de nouveaux en dessous de la norme. Prema nous a indiqué combien la hausse des prix des denrées alimentaires et de l’eau
a pesé sur son budget. Le nombre d'enfants prises en charge a également augmenté. De ce fait, il faut souligner que Prema parvient à maintenir le budget de l'orphelinat dans un contexte d’envolée des prix et de crise économique importante.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire