C’est la
rentrée en France, pas vraiment en Inde, mais cela nous a donné envie de parler
de l’école… Ce n’est pas la première fois (clic), mais il y a toujours des choses à
dire !
L’Inde est
un Etat fédéral, et le système scolaire est organisé différemment en fonction
des différents Etats. Pour ce qui concerne les fillettes, quelques points nous
ont frappées dans le système scolaire :
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Sur le chemin de l'école |
La
prédominance du « par cœur » : la méthode pédagogique repose sur
la répétition intensive. Cette approche peut laisser perplexe dans un premier
temps : quel est l’intérêt d’apprendre à répéter les jours de la semaine
ou les mois de l’année, si on est incapable de dire quel est le second ou
de les réciter à l’envers ? Quel est l’utilité de connaître des centaines de
mots en anglais, mais d’être incapable de fabriquer une phrase ? Mais dans
un second temps, il faut aussi prendre conscience des forces de cette approche.
Par exemple, les toutes petites filles ont un vocabulaire très riche : dès
leurs premiers jours d’école, elles ont ainsi appris des centaines de mots
relatifs aux différentes parties du corps (les pommettes, le menton, etc.). Et la
reconnaissance internationale dont bénéficient aujourd’hui les universités
indiennes est la preuve que c’est un système qui présente un certain nombre
d’atouts.
En classe |
Les matières enseignées : en maternelle, il y a déjà des mathématiques
de façon assez poussée (tables de multiplication, etc.), des sciences
naturelles, et déjà l’apprentissage de l’écriture de trois langues : le kannada
(langue maternelle des filles), le hindi (langue nationale) et l’anglais,
chacune de ces langues ayant un alphabet différent (sinon c’aurait été trop simple !).
Et à côté de cela, l’histoire est enseignée plus tard, et rien en géographie
non plus. Ainsi, Chloé, blonde aux yeux bleus, s’amusait parfois à faire croire
à des adultes de Siruguppa qu’elle était originaire du Tibet, sachant que cette
région est limitrophe et que de nombreux camps de réfugiés tibétains existent
en Inde …
Une leçon de géo avec les volontaires |
L’intensité des cours : pour les élèves scolarisés à Siruguppa, la
quasi-totalité des élèves aisés suivent des cours de soutien scolaire le matin
avant d’aller à l’école ou le soir après l’école. L’amplitude horaire consacrée
à l’école et aux apprentissages scolaires est assez impressionnante. Les
familles paient ces cours de soutien scolaire, en y consacrant parfois une part
très importante de leurs revenus. Les résultats scolaires sont suivis avec une
attention très poussée, on ne plaisante pas à ce sujet !
Ecole privée, école publique : on vous l’a déjà dit, les filles vont
dans une école privée, en anglais. Malheureusement, l’école publique n’a pas
très bonne réputation en Inde, du fait de l’absentéisme des enseignants, des
infrastructures défaillantes. D’une façon générale, il faut souligner que
l’Inde a plutôt investi dans l’université et l’enseignement de prestige, et a
plutôt délaissé l’enseignement primaire, ce qui explique un taux
d’alphabétisation encore très bas : 73% (recensement de 2011) pour
l’ensemble de l’Inde, et 67,8% en milieu rural. Il progresse toutefois
régulièrement (même si l’écart reste significatif entre les sexes). Par
ailleurs, en 2009, une loi a été votée pour garantir le droit à une éducation
obligatoire et gratuite, pour les enfants de 6 à 14 ans. La loi est entrée en
application en 2010, difficile d’en estimer les résultats pour le moment, mais
espérons que cela fonctionne !
Le temps des devoirs... |
Et pour en
revenir aux filles, elles adorent l’école, mais la saison des fêtes va
commencer, et ça va leur faire du bien de lever un peu le pied.
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